(Québec) Les restaurateurs et tenanciers de bars québécois frappés de fermeture auront accès à une aide financière d’urgence, pour tenir le coup jusqu’à la fin du mois d’octobre.

Si leur établissement est situé en zone rouge, ils auront droit au remboursement de la majeure partie de leurs frais fixes pour les quatre prochaines semaines, jusqu’à un maximum de 15 000 $.

Les frais admissibles sont les suivants : le loyer commercial, les taxes municipales et scolaires, les intérêts sur les prêts hypothécaires, les frais d’électricité ou de gaz, les assurances, les coûts de télécommunications, les permis et frais d’association. Les salaires sont exclus.

Au total, environ 13 000 entreprises auraient droit de se prévaloir de ce coup de pouce, dont le coût total pourrait atteindre jusqu’à 100 millions.

L’annonce a été faite jeudi par le premier ministre François Legault, en conférence de presse, accompagné du ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, qui s’est dit confiant que l’annonce aidera la plupart de ces entreprises « à passer à travers le mois d’octobre ».

Si la consigne de fermeture est maintenue après le 30 octobre, le programme d’aide pourrait être prolongé, a dit le ministre.

Les restaurants et bars souhaitant obtenir l’aide de l’État devront présenter une demande de prêt, grâce à la bonification de deux programmes gouvernementaux existants, mais n’auront pas à rembourser une partie de cette dette reliée aux frais fixes de l’établissement durant le mois d’octobre.

« Les entreprises visées vont pouvoir obtenir un pardon sur leur prêt, qui pourrait aller jusqu’à 15 000 $ pour le mois d’octobre », a commenté le ministre Fitzgibbon.

Il mise sur l’action « combinée » de l’aide de Québec et d’Ottawa, qui intervient plutôt sous forme de subventions salariales jusqu’en juin 2021, pour espérer voir les entreprises garder la tête hors de l’eau dans les mois qui viennent malgré les fermetures imposées.

Le « pardon » de l’État ne pourra pas excéder 80 % du montant du prêt contracté ou 15 000 $.

Les partis d’opposition réclamaient plutôt une aide directe pour soutenir ces entreprises en temps de crise.

Les restaurants qui continuent à fonctionner, parce qu’ils servent des plats à emporter ou offrent un service de livraison, seront aussi admissibles à l’aide de l’État.

On peut consulter les sites web du ministère de l’Économie et d’Investissement Québec pour connaître les détails des deux programmes en question : le Programme d’action concertée temporaire pour les entreprises (PACTE) et le programme Aide d’urgence pour les petites et moyennes entreprises (PAUPME).

Après la douloureuse période de confinement du printemps, les bars et restaurants situés en zone rouge doivent encore fermer leurs portes, cette fois pendant les 28 prochains jours.

Les régions visées sont celles de Montréal et ses banlieues (82 municipalités), de la grande région de Québec et de Chaudière-Appalaches, qui regroupent au total quelque 5 millions de Québécois.

Le ministre Fitzgibbon prévoit qu’environ 12 000 restaurants ou bars sont sujets à une fermeture définitive à court terme.

Le Québec est la province ayant donné le plus d’aide aux entreprises depuis le début de la pandémie, a calculé le premier ministre.

Le porte-parole de Québec solidaire en la matière, le député Vincent Marissal, a réagi à l’annonce en estimant que malgré les SOS lancés par les petits entrepreneurs depuis plus de six mois, « tout ce que le gouvernement de la CAQ leur a donné, ce sont des prêts et des reports de taxes. Le ministre Fitzgibbon n’hésite jamais à ouvrir le robinet pour les Birks de ce monde, mais se montre pingre avec nos PME et nos TPE, qui sont pourtant la colonne vertébrale de notre économie ».

Culture

Vendredi, ce sera au tour du secteur culturel de connaître le type d’aide financière prévue par Québec. L’annonce sera faite à Montréal par la ministre de la Culture, Nathalie Roy.

Le secteur culturel est un des plus durement frappés par les mesures adoptées cette semaine, entraînant pour un mois la fermeture des cinémas, théâtres, salles de spectacles, casinos et musées, notamment, dans les régions situées en zone rouge.